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Adieu Pierre Imprimer Envoyer

Prière de PierrePierre nous a quittés le 17 juin 2017 à l'age de 86 ans. Il est parti pour un ultime voyage, il avait préparé sa valise, et il attendait le moment du départ depuis quelques temps. Nous n'aurons pas de récit de ce voyage-là, mais nous sommes sûrs que là où il est, il nous adressera toute sa bienveillance. Lucide, il a gardé son sens de l'humour jusqu'à la fin.

Pour ses funérailles, il a laissé quelques textes qui lui plaisaient particulièrement dont celui-ci en image (texte attribué à Charles Péguy). Nous les avons lus pendant la cérémonie.

Vous pouvez retrouver les autres ici:

 
Avec un héros du Grand Cirque Imprimer Envoyer
Coucou ! C'est Radar

15 Mai 1952

 
Radar003Ma chère Mimi,

Pardonne mon long silence. Mais depuis mon retour en Métropole, je suis un peu perdu. Je ne retrouve pas mes habitudes de civil. J’ai repris le travail de rédacteur dans le quotidien lillois et j’ai retrouvé mes anciens collègues. On dirait qu’ils ne se sont  pas aperçus de mon absence durant  18 mois.

Je t’ai déjà raconté, je crois, mes débuts dans la profession. Si, non, je te les conterais dans une prochaine lettre. Mais je n’éprouve plus le même plaisir à baguenauder dans les rues de Lille à la recherche de l’information.

Je trouve que les gens sont tristes. Ils vont, ils viennent, à pas pressés, sans dévisager ceux qu’ils rencontrent. Ils vont à leurs petites affaires sans s’occuper des autres. Qui ne se préoccupent pas plus d’eux, évidemment.

 
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Mes romans

romanFamille2_000e

Un siècle fantastique pour une famille formidable

TOME 2

On ne vit pas avec l'histoire ou on ne vit pas de l'histoire.
On vit sa petite vie à soi, celle d'un groupe, d'une famille, d'un instant de la vie du monde, d'un instant de l'Humanité
GEORGES SIMENON
“ Quand j'étais vieux “ (page 44)

 
Dernier hommage Imprimer Envoyer

Papa… Pierre…Pierrot…Papy Pierre… Pierre-Jean…PJD…M. Desreumaux…

Autant de moyens pour s’adresser à toi, autant d’identités que tu avais, auprès des uns ou des autres, de nous tes enfants, et de maman jusqu’en 2000, et aussi de tes petits-fils, et avant, de tes parents, toute la famille Desreumaux, et ta belle-famille Cazé, et de tes nombreux amis, anciens collègues journalistes, ou amis plus récents… Ça en fait du monde, et pour chacun de nous, tu es quelqu’un de particulier à nos yeux, et nous sommes sûrs que chacun a une image de toi, qui n’est pas forcément la même que celle de son voisin.

 
Poisson du bled Imprimer Envoyer
Mes nouvelles

-- Ah ! bon dieu de bon dieu. Vivement qu’on se tire d’ici. J’en ai marre !

D’une chiquenaude, le 2ème classe Alfred Delbar renvoya en arrière son calot trempé de sueur. Il se releva en ahanant en portant une main compatissante à ses reins douloureux.

-- J’en ai encore pour deux ans dans ce bled. C’est pas possible d’avoir pareille scoumoune. J’aurais jamais dû rempiler.

Le légionnaire Delbar, en garnison au camp Paillard, à Agadir, dans les années 50 et dans le Sud-Marocain avait reçu de son adjudant l’importante mission d’élever une bordure de pierres autour des baraquements et de les peindre à la chaux vive.

Depuis le matin, il s’acquittait de sa tâche avec un zèle qui disparaissait au fil des heures. C’est vrai que le soleil tapait dur et que le blanc de la chaux faisait mal aux yeux. Surtout çà donnait soif.

--  Encore 706 jours au jus. Je tiendrai jamais jusque là.

Car on a beau s’appeler Alfred Delbar, être né du côté de Malakoff, s’être engagé dans la Légion Etrangère au titre de citoyen hongrois, avoir roulé sa bosse sous tous les Mahomets, de Deir er Zohr, Son Tay, Sidi bel Abbès et tutti quanti jusqu’à ce paradis d’Agadir, le 2ème classe par protection,  Alfred Delbar commençait à en avoir plus que marre de l’armée.

 
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Mes romans

romanFamille1_000e

Un siècle fantastique pour une famille formidable

TOME 1

Un homme qui verrait naître et mourir quatre ou cinq générations serait intéressant à écouter.
GEORGES SIMENON
“ Quand j'étais vieux “ (page 44)